Analyse par Thomas DANSET, fondateur de La Première Brique, première plateforme de crowdfunding immobilier à permettre les investissements en cryptomonnaie.
Les crypto monnaies, portées par l’emblématique Bitcoin, représente une masse monétaire variant autour des 300 milliards de dollars avec des montants de transactions journalières proches de 75 milliards de dollars, soit 25% de sa capitalisation globale.
Souvent mis en avant pour sa capacité à offrir des hausses et des baisses aussi importantes que rapides, le marché des crypto-monnaies a besoin d’être rationalité et de se voir offrir des connexions, encore trop rares, avec la finance traditionnelle afin de se pérenniser.
En ouvrant les opportunités d’investissement issues de l’immobilier aux détenteurs de crypto-monnaies, ces deux univers ont de fortes synergies à retirer, et les plateformes de crowdfunding immobilier un rôle majeur à jouer.
D’un côté, les crypto-investisseurs se voient proposer de nouvelles perspectives d’investissement plus rationnelles et sécurisées car portant sur des sous-jacents immobiliers et peuvent ainsi sécuriser une partie de leur portefeuille.
D’un autre côté, l’industrie de la promotion immobilière, considérée au sens large, étant par essence fortement consommatrice de fonds, celle-ci disposerait d’un afflux massif de liquidités afin de soutenir les projets.
Il semble donc légitime de créer un pont entre une offre massive de liquidités en quête de rationalité et de sécurité et une demande grandissante de fonds propres.
Cependant, ouvrir le financement participatif immobilier aux crypto-monnaies oblige à se questionner sur les aspects financiers et réglementaires d’une telle innovation.
Réaliser des levées de fonds en crypto-monnaies n’est pas anodin pour un porteur de projet immobilier.
En effet, en tant qu’acteur de l’immobilier ce dernier n’est intéressé que par une levée de fonds lui permettant d’obtenir des euros. Comparé à des startups technologiques ayant pu réaliser des Initial Coins Offering (ICO) directement en crypto, le promoteur doit récupérer de l’opération une devise monétaire légale afin de réaliser son programme.
De plus, il ne peut supporter les fortes volatilités des marchés crypto compte tenu du fait que son besoin de financement satisfait dans le cadre de sa campagne de crowdfunding représente un impératif financier en vue de la réalisation de l’opération.
Ces deux problématiques, de devise et de volatilité peuvent être balayées par un système de conversion instantanée des crypto-monnaies levées dans le cadre de la campagne directement sur une plateforme d’échange spécialisée.
Les principaux points d’attention juridiques existants dans une démarche de crowdfunding immobilier 3.0 concernent les formalités de Know Your Customer (KYC) qui s’imposent aux plateformes.
Le marché des crypto-monnaies est très souvent associé à une certaine opacité sur l’origine des fonds, les transactions et les acteurs.
En réalité, les investisseurs crypto se sont fortement institutionnalisés ces dernières années et cette quête d’anonymat absolu et de déréglementation qui ont pu irriguer le bitcoin à ses prémices s’est fortement estompée.
En assumant leur rôle d’intermédiaire de confiance, les plateformes de crowdfunding ont les moyens techniques d’effectuer le KYC réglementaire auprès des investisseurs crypto.
Ainsi, l’investissement en crypto se fait en toute transparence et compliance pour le porteur de projet bénéficiant des fonds et pour la plateforme qui applique le même parcours investisseur qualifiant que celui proposé à ses investisseurs traditionnels.
De plus, le recours obligataire à un Prestataire de Services de Paiement (PSP) ou à un agent de PSP renforce la régularité des opérations et place les plateformes de crowdfunding en position légitime pour opérer sur ce segment.
Ainsi, le crypto-crowdfunding immobilier ouvre de nouvelles perspectives, aussi bien pour les investisseurs que pour les porteurs de projets en termes d’internationalisation, de diversification et d’innovation.